Guillaume François, l'ami des lynx

Guillaume François devant son affiche.

Guillaume François est un des plus grands photographes animaliers français. Il est aussi impliqué dans plusieurs associations, comme Rewild ou le Centre Athenas. Ses sujets favoris sont les lynx, les Grands-Ducs d'Europe et les chats forestiers, qu'il photographie autour de Baume-les-Messieurs. Lorsque que je l'y ai rencontré, il faisait une exposition. Nous avons improvisé une interwiew :


Depuis quand faites-vous des images naturalistes ?

Hé bien, j'ai commençé assez tôt. J'ai eu la chance de grandir en face de la forêt et ça m'a permis de me rendre dans la nature très jeune. Je crois que mes premières nuits passées aux pieds des arbres, je devais avoir aux environs de 10 ans. Après, l'image est venue aux alentours de mes 12, 13 ans, quand j'ai vu pour la première fois un renard. Il est passé juste en face de la maison familiale, à 20, 25 mètres. Et il y  avait un faisceau de lumière qui tombait juste sur lui. Derrière, il y avait une forêt noire, donc c'était très contrasté. C'est une des plus belles images que j'ai derrière les yeux, cela m'a donc donné envie de saisir ces instants-là par la suite.

Vous avez aussi photographié de nombreux lynx. Quelles sont les menaces que cette espèce doit affrontrer aujourd'hui ?

Alors, la menace principale, c'est les actes de braconnage. Une minorité d'irréductibles chasseurs fait son possible pour tuer des individus, notamment des mères. Du coup, on decouvre qu'il y a des jeunes lynx qui errent à droite, à gauche. Avec une association dont je suis le président, qui s'appelle le Centre Athenas, chaque année, on essaye d'aller sur le terrain, suite aux alertes à propos de jeunes lynx en difficulté. On les récupére, on leur fait passer l'hiver au chaud parce que, sans leur mère, ils n'ont aucune chance de survie. On les relache au printemps équipés d'un collier émetteur pour s'assurer du bon relaché et de la suite, pour, tout simplement, leurs redonner une chance de vivre libres et sauvages.
La deuxième menace, c'est les collisions routières. Ça, malheureusement, on peut difficilement les éviter, mais on essaye de travailler sur les zones accidentogènes pour trouver des solutions.
Voilà les causes principales de disparition de l'espèce.

www.athenas.fr
https://rewild.ong/

Il a aussi écrit deux livres : "Sentinelle", sur le Hibou Grand-Duc et "Jura, au fil du temps" sur le lynx boréal et le chat forestier.

Propos recueillis par Cénel.

Photos de Cénel.