Les vautours

14 juillet 2020

Les vautours

Les vautours sont des charognards, qui, contrairement aux idées reçues, nous sont très utiles. Ils nous sont utiles tout simplement parce qu'il se nourrissent exclusivement d'aminaux morts, comme les brebis, et nous débarrassent donc des cadavres qui encombrent la nature.

Vautour fauve en vol, près d'Iraty.

Imaginons qu'une brebis se casse la figure sur une falaise et meurt, dans les Pyrénées, à 10 h et demi du matin. Quasiment tout de suite, il va y avoir des grands corbeaux et des corneilles noires. Puis, petit à petit, un grand nombre d'oiseaux vont arriver sur place : des craves à bec rouge, des milans royaux, des pies bavardes et des aigles royaux. 11 h, très très loin, on commence à voir 1 ou 2 vautours, ce sont des vautours fauves, l'espèce la plus répandue des vautours français. Le matin, les vautours fauves sautent de la falaise et commencent leurs recherches : ils sont à un bon demi-kilomètres du sol et scrutent attentivement tout leur champ de vision. Ils sont environ 10 et dès que la brebis morte entre dans le champ de vision du premier vautour, il se met à descendre en spirale. Les autres, voyant leur compagnon descendre, se disent qu'il y a quelque chose et, à leur tour, ils tournoient. Ça peut rameuter plus de 100 vautours !

Vautour fauve en vol, près d'Iraty.

Ensuite, une fois à terre, s'il y a des grands corbeaux qui s'affairent déjà autour du cadavre, les vautours fauves considèrent qu'il peuvent se joindre au festin. Mais, s'il n'y a pas de grands corbeaux, méfiance ; ils se tiennent à une distance respectueuse de la défunte brebis, attendent et observent les alentours pendant parfois plusieurs heures. Petit à petit, il se rapprochent, puis, le plus affamé de la bande donne un coup de bec dans la bête. Elle ne bouge pas ? Tout d'un coup, c'est la folie furieuse ! Les vautours se jettent sur la défunte en grognant. Mais si la carcasse est trop fraîche, il faudra organiser une file d'attente, un membre téméraire se chargera de cette mission. Alors, bien évidemment, c'est lui qui se sert en premier. Il intimide les autres en écartant les ailes et en agitant son gros bec. Quand il pense que tout le monde attendra, il plonge son long cou dénudé dans un orifice de la carcasse, bien souvent (mais ça, vous ne le répéterez à personne) l'anus. Il enfile donc son cou à l'intérieur de la carcasse jusqu'a une collerette qui est située à la base du cou. Elle sert à arrêter le sang, comme un heurtoir, car sans elle, le vautour serait couvert de sang. Au fur et à mesure que le caïd se goinfre, il a moins d'ardeur à défendre son festin et les autres en profitent. Ils se frayent un chemin dans la carcasse et en ressortent avec des morceaux plus ou moins bons. Finalement, tout le monde mangera à sa faim. Mais un autre vautour est là, le percnoptère. Il chaparde des morceaux comme les tendons, que les vautours fauves ne mangeront pas. Il est très rare : 87 couples seulement au recensement de 2007 pour la France. Parfois, un autre vautour pointe le bout du bec, c'est le vautour moine, encore plus rare que le vautour percnoptère. Chaque espèce de vautour mange des choses un peu différentes.

Percnoptère cassant un oeuf d'autruche puis le mangeant, animation du Donjon des Aigles, à Beaucens.

Ceux qui ont fini de manger digèrent sur branche. Ils surveillent les alentours. A la moindre chose suspecte, ils donneront l'alerte. Après le repas, quand tout le monde a fini de manger, les vautours essayent de repartir mais n'y arrivent pas toujours ; en particulier les vautours fauves. C'est un moment critique pour eux. Il n'y arrivent pas parce qu'ils se sont remplis une poche située au niveau de la poitrine. Il ont pris au moins un kilo en trois quart d'heures ! Les vautours étant souvent obligé de jeûner plusieurs jours, cette goinfrerie est explicable.

Vous pensez que c'est fini ? Pas du tout, les os aussi y passent ! Le gypaète barbu, un grand mangeur d'os, va sans doute passer par là. Pourquoi barbu ? Parce-qu'il porte une moustache reconnaissable de loin. C'est le plus grand des vautours européens. Il avale les petits os mais les gros, impossible. Alors, il a une ruse. Il emporte les trop grands os au-dessus des rochers et les lâche pour qu'ils se brisent. Il peut ensuite les avaler. Belle statégie !

Et voilà, l'aventure de la brebis morte se termine ici !

Si l'on résume, il y a 4 espèces de vautours :